Loren Mawhinney 2ème partie: Règlement et des Finances
Interviewed by Fil Fraser at Banff World Media Festival on Juin, 2011
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Fraser. À un moment donné, le CRTC pouvait dire aux diffuseurs ce qu’ils pouvaient et ne pouvaient pas faire. Aujourd’hui c’est moins le cas.
Mawhinney. C’est vrai. Aujourd’hui, il y a un tas de tendances du marché en jeu. Les temps sont beaucoup plus difficiles pour un producteur parce qu’il y a plus de diffuseurs qui prennent plus de droits. Ils cherchent des moyens de rembourser…
F. Comment cela marche-t-il?
M. Autrefois, quand j’étais acheteur, j’ai acheté des droits canadiens pour une période discrète. Maintenant, de nombreux diffuseurs disent: «Une part de ce que nous vous donnons est aussi participation. Nous voulons une part de vos ventes étrangères et de tous revenus accessoires que vous tirez des ventes de DVD ou de vos initiatives en video à la demande (VOD).» Ainsi, le financement est difficile pour le producteur maintenant.
F. Est-ce que les diffuseurs avancent plus d’argent?
M. Non. Ils en mettent moins parce qu’ils en ont moins, mais ils demandent plus. Ce n’est pas par manque de courage.
F. Alors lorsqu’un producteur essaie de mettre ensemble un projet, il ou elle doit commencer à zéro, chaque fois. Pouvez-vous me décrire par où vous avez dû passer pour assembler un projet?
M. En terme de tendance et de pratique, qui est mon milieu de travail, on se dirige vers une tendance à un horaire de télévision à caractère col bleu. Par exemple, nous avions Antiques Roadshow et maintenant nous avons Pawn Stars. C’est très col bleu. Les informations viennent en petits morceaux, mais elles doivent toujours être présentées de manière amusante avec de très grands rôles de composition. Ces jours-ci, un producteur ne peut pas seulement donner des informations sur les ondes, vous devez trouver de grands personnages hardis, fabuleux qui peuvent raconter votre histoire pour vous. Ensuite, vous devez financer cela intérieurement. C’est parfois impossible, alors vous devez trouver un distributeur qui vous donnera de l’argent (cela assurera sa distribution) en avance de ce que les ventes à l’étranger rapporteront.
F. Je suis intrigué par ce que vous appelez « col bleu». Pouvez-vous me l’expliquer davantage?
M. Ça a commencé avec Dangerous Catch, qui est la fabuleuse série d’ Original Pictures, à propos d’un pêcheur de crabes. Le pêcheur a une très petite saison, de trois à cinq mois, et il doit pêcher dans les eaux les plus froides du monde. Si vous tombez par-dessus bord, vous pouvez en mourir. Il y a là beaucoup d’enjeu. C’est devenu un très grand succès pour History et ça a été vendu partout dans le monde. Dès que ça a eu lieu, tout le monde a trouvé que ce genre de format était intéressant. On a décidé que les histoires de lieu de travail suscitaient de l’intérêt. Il ne s’agit pas des cadres, il s’agit de ceux du bas de l’échelle. Alors, nous avons eu Dirty Jobs, American Pickers et Pawn Stars. Ils sont tous accessibles, très cols bleus.
F. Est-ce que vous égalez col bleu à un nivellement par le bas?
M. Si vous demandez à Discovery quel est son public, ils vous diront que le type parfait est Discovery Dan. Il n’a pas de formation universitaire, mais il est très intelligent. Il peut faire les choses tout seul, alors, s’il regarde une émission de construction, il comprend. Il sait comment les choses s’assemblent. Il ne peut pas être pédant.
F. Où placez-vous Trailer Park Boys ?
M. C’est tout à fait col bleu et sur une large base, par opposition à une niche étroite.
F. Et ça marche?
M. Trailer Park Boys a remporté un grand succès.
F. Je veux vous interroger au sujet de CRTC. Vous avez dit plus tôt que ce n’est plus très facile pour la Commission de donner des directives. A-t-elle un avenir?
M. Je ne pense pas que les Canadiens désirent ne plus avoir d’industrie règlementée. Il y a quelques soutiens populaires pour assurer qu’il y ait toujours une voix canadienne. Cela a été un système qui a bénéficié en réalité aux diffuseurs parce qu’il y avait eu diffusion sur deux médias. Alors, je ne pense pas qu’il y ait un désir de se débarrasser complètement de CRTC. Vous faites peut-être allusion au récent revirement de décision du gouvernement fédéral. Nous verrons si cela va se reproduire. Je ne sais pas.
F. Qu’arrivera-t-il, à votre avis, avec CRTC qui envisage de régulariser Netflix?
M. Le modèle de CRTC est un bon modèle, en particulier pour le jeune public pour qui il est difficile de dépenser 50 à 60 dollars par mois pour un câble; ils vont tous s’inscrire à Netflix pour 10 dollars par mois.
F. Quel en est l’effet pour votre industrie?
M. Nous avons encore des diffuseurs qui doivent faire de la programmation canadienne et ils ont beaucoup de succès. Nous faisons notre argent du marché canadien initial et je pense que nous traiterons Netflix comme un deuxième marché d’acquisition.